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Les aventures de

Dimboulet dans les Alpes

Le Trail Evènement de l’année,  la Grosse Machine, bref je vais courir la 6D Lacs !

Tout a commencé quand mon ami Thomas a gagné un concours Facebook avec Compex France pour participer à la 6000D.

Un soir, je discutais avec mon ami Joël (le mangeur de graines) et il me dit allez Xavier viens sur le 6D c’est bon pour nous, ni une ni deux,  5 minutes après j’étais inscrit, comme ça, sur un coup de tête, une impulsion.  Faut pas me chauffer à moi !

Ça c’était il y a quelques mois, mais là on y est, c’est ce weekend.

Nous serons trois du voyage, Thomas et Christophe, eux seront engagés sur la course des géants, la 6000D, un truc de dingue de 67Km avec 3500m de D+, et moi sur la moyenne la 6D Lacs qui fait 27Km avec 1600 de D+.

Jeudi 27 Juillet

7h30 - Nous voilà en route pour La Plagne.

14h – On y est enfin, long voyage, la chaîne des Alpes se mérite

on monte a Aime 2000 car le logement réservé est perché tout la haut dans la montagne.

16h – Récupération des clés du logis et installation rapide

on retrouve Claire et Joël et on redescend à Aime (salle des fêtes), pour aller chercher nos dossards respectifs.

On flâne sur le village 6D expo de la course, de stand en stand

La dotation

on a laissé Thomas chez Compex.

Y’a des personnages connus, Brogniart avec lequel on n’arrive pas à échanger deux mots, ni faire une photo, et on croise par contre Dawa qui est super accessible et adorable.

C’est quoi ce stand de patchs ?

Les patchs  Active Plus  4U.

Intrigué je m’approche, écoute, regarde et me laisse séduire par l’idée de patch de ferraille qui atténue certaines douleurs, j’ai rien à perdre à part la somme de 30€.

J’explique mon cas, et me voilà petit à petit recouvert de patchs bleus, j’ai gagné en stabilité et en proprioception, effet placebo ou pas, il n’empêche que je suis stable maintenant à la grande surprise de Joël.

Puis, soirée retrouvaille entre amis, chez Claire et Joël, avec raclette au menu.

 

 

Vendredi 28 Juillet

 

Réveil tranquille sans préssion, la vue de l'appartement

11h -  Nous voilà tous partis en direction de Bellecôte pour prendre les « œufs » qui nous monterons au niveau de la Roche de Mio, pour que Joël nous explique un peu le parcours du trail.

Cette montagne est tout simplement grandiose et magnifique, on se fait une petite randonnée découverte avec pose pique-nique dans un endroit isolé, loin des touristes.

 

 

17h – On redescend au village expo, Thomas a la photo officielle chez Compex à faire

moi j’en profite pour retourner voir les patcheurs car j’ai ma douleur qui s’est réveillée dans les genoux, du coup on m’en rajoute deux.

Pose photo avec Dawa et Joël.

Pasta party dans l’appart préparée avec amour par Christophe resté la haut, on se termine à la rhumerie avec négociation d’un shoot de rhum planteur pour nos gars sur la 6000D car le tracé passe au pied de la terrasse de la rhumerie.

21h30 - Au lit !! Lever très matinal pour Thomas et Christophe.

 

 

Samedi 29 Juillet

4h – Le réveil sonne, les gars se préparent doucement, moi je reste couché, mon départ est 4h plus tard.

4h50 – Les voilà prêts à affronter la course des Géants : « Bon trail les amis, profitez au max de tout ! »

6h – Je me bouge enfin, ouverture des rideaux pour voir s’il nous fait l’honneur de se montrer, il est là enfin débarrassé de sa couverture de nuage blanc, il ?

Le mont blanc, est tout simplement magnifique !

Je me prépare tranquillement, je n’ai jamais pris autant de temps pour revêtir mon costume de traileur.

7h 15 – C’est le départ, je retrouve Claire et Joël et nous nous rendons sur le site de la Plagne Bellecôte.

Il y a déjà pas mal de monde.

8H – On passe le sas d’entrée, premier pointage et un petit mot gentil de la dame qui demande si ça va en t’appelant par ton prénom, mince je suis déjà connu ici ? Mais non il y a ton prénom sur le dossard !

On est peu nombreux pour l’instant mais ça va vite se remplir.

8h20 – Comment dire ? Je suis dans un état plutôt serein, tranquille, détendu, hâte d’y aller, hâte d’affronter cette première bosse et de découvrir les suivantes.

 8h30 – C’est parti, les furieux sont lâchés

ça part vite, et déjà ça monte, on fait un tour.

Km 0,700 – On quitte la Plagne Bellecôte, et là ça grimpe, on arrive encore à trottiner,  mais on prend vite de l’altitude.

Troisième virage ça marche déjà, j’alterne course enfin trottinage et marche.

Km 2,3 – On sort enfin des sapins.

Km 3 – Dou du Praz, on est sur la crête,

on reprend une piste forestière, c’est à cet instant que j’entends dans mon dos :

« Vous l’avez trouvé où votre M&N’S ?»

Victoria n°3566

Je lui réponds que c’est mon surnom de club, et qu’elle aussi a le même, donc encore une fois deux Boulets font course commune, bon la petite a un sacré niveau elle ne s’attarde pas avec moi.

Elle sera Finisher en 4h42.

Km 4 – On récupère les grands de la 6000D, ils ont à cet instant 22 Km et 1450 m de D+.

Km 5,4 – On passe juste en dessous d’un petit lac que nous avions découvert dans la randonnée de la veille.

Km 6 – On arrive au niveau du superbe Lac des Blanchets,

et déjà 1H de course pour mes mollets, je suis surpris de mon bon rythme, j’ai encore du monde derrière, mais cette impression est faussée car les deux courses sont ensemble sur ce tronçon.

Km 6,5 – Ca grimpe dans un chemin monotrace, mais il y a des plus malins que les autres qui veulent forcer le passage, mais y’a pas la place, du coup un gars me double et me bouscule, mais comment dire,  je ne suis pas en cristal et difficile à remuer, sur l’impact le gars me fait une sortie de piste et ce conno, qu’il me fait dire, est à deux doigts d’aller se baigner dans le lac 50 mètres plus bas !!

Km 6,7 - On est sur la crête, face à la roche fendue, c’est magnifique ce cadre, et pour  renforcer l’image que nous sommes sur une belle course, un hélicoptère, « une navette » pour certains, passe au-dessus de nous à cet instant.

Km 8 – On entend l’ambiance de folie qui nous attend au passage de la Roche de Mio.

 

Km 9,110, 850 D+ – La folie, on est en pleine étape du Tour de France, ça encourage, ça applaudi, ça siffle, ça crie, des filles possédées se jettent sur moi pour arracher mon maillot, je lutte, souris, bouscule et remercie au passage…

Ah là, on devine que j’en fais un peu trop non ?

Bref une ambiance de dingue, j’ai jamais vu ça sur un trail, un tel engouement des spectateurs, on  est aussi au point le plus haut pour nous soit 2630 M.

Je ne profite pas de la fête, je trace direct, même pas le temps de faire une photo souvenir, heureusement, la camera fait le boulot, et je bascule dans la descente.

Km 11,740 – Le premier ravito, c’est aussi à cet endroit que « les grands » attaquent la montée vers le glacier.

Je remplis ma poche à eau, y rajoute un stick de sodium

avale un morceau de banane, prends quelques amandes, y’a pas grand-chose qui me donne faim, je suis déçu de ne pas trouver de truc salé. 

J’allais repartir et je vois une dame avec qui j’étais sur le stand des patcheurs, elle me reconnait et me demande si ça fonctionne, ma fois pour le moment rien à dire de négatif, je suis ici en bonne forme

elle me propose un bol de soupe

j’en avale un demi bol, la remercie et repars dans la longue descente.

Km 12 - Je discute un peu avec Karine n°3064, lyonnaise, Finisher en 5h03.

Km 13 – 2h18 que j’ai pris le départ, je commence à avoir une douleur dans le genou droit, y’a bien longtemps que celui-là ne m’avait pas gêné en premier !

On est dans la longue descente et c’est la totale découverte visuelle, car ce versant nous ne l’avions pas visité la veille.  Le temps se couvre.

Je rencontre Estelle n° 3617, parisienne, c’est son premier trail !! Finisher en 5h06.

Elle court des marathons et des beaux,  Paris, Athènes, etc…

Mais là, elle découvre les descentes, et elle n’est pas super à l’aise, moi guère plus, mais on continue malgré tout dans cette longue, très looooooongue descente.

Km 13,5 - Un peu plus bas, je fais une pause pipi, extrêmement rare que j’en fasse une, mais là obligé, je suis face au mont Blanc, un gars me fait une réflexion, je lui réponds, je suis dans les plus beau wc du monde, je profite !

Je repars et me surprends à doubler dans une portion un peu technique, allégé je survole les rochers.

Km 14 - Dré dans l’pentu, un panneau annonce la couleur de la portion qui nous attend là

de’dieu un mur vertical de 25 mètres à descendre !!

En bas, séparation des deux courses,  « les grands » à gauche, nous en face.

Km 15 – Enfin du plat, Lieu-dit « du Pramain », un joli troupeau de moutons est là au bord du ruisseau, une belle bergerie, il commence à pleuvoir.

Km 16,350 – On est sur une petite route goudronnée, au niveau de « Les Bauches », nouvelle rencontre,

 Jérôme n°3483, Finisher en 5H25, alors lui, c’est moi qui ai commencé, sur cette portion de goudron qui monte maintenant, je reviens sur lui et lui dit arrivé à son niveau,

Moi :  «  A quoi ça sert d’avoir de si longues jambes pour ne pas avancer en côte ! » 

Lui : « J’ai pas couru pendant 10 mois et je fais que manger »

De’dieu arrivé au niveau de son profil, cette cabine !!! Plus avancée que la mienne, il me montre sa surcharge pondérale.

Moi : « Bouducon, et t’a mangé quoi ? »

Lui : « Des pizzas. »

Moi :  « Purée, tu ne te respectes pas à avaler ces trucs. »

Rire de tous les deux, et je le dépose, j’ai l’impression d’être une machine. Peu ou pas de grosse douleur, le genou droit ne me gêne plus, le gauche se tient sage pour l’instant, c’est rare, c’est pas arrivé depuis des lustres. Je n’ai même pas eu les pieds endormis au niveau du 7 ou 8eme km, les mollets sont chauds, pas de signe de crampes pour le moment, les pieds rien à signaler,  et  il pleut par moment une pluie douce et légère.

Km 17 – On retrouve un chemin forestier en sous-bois, très agréable.

Ophélie n° 3668, Finisher en 5H08, on échange quelques mots.

Km 19 –  Ca recommence à monter, un coupe jambes après cette portion « Bitumesque »,  je commence à avoir des alertes crampes dans les cuisses et surtout dans le mollet gauche.

Km 21 – Second ravito et second contrôle de passage.

Je refais le plein de ma poche à eau, avale un coca avec de l’eau et repars. Jérôme arrive à son tour au ravito.

Un panneau annonce 6 km, les menteurs, mais ça on ne le sait pas encore.

Je papote avec Béatrice n° 3501, Finisher en 5h22,

déjà elle m’a aidé à ranger mon gobelet dans la poche du sac, j’ai les bras trop courts ou avec la fatigue moins agiles pour y arriver seul, elle m’annonce aussi que là on attaque une montée de 3Km avec 500 D+.

Je mets un terme à notre discussion, le téléphone sonne :

« Oui, qui me dérange ?»

C’est Thomas à l’autre bout, il m’annonce son abandon à la Roche de Mio, notre point culminant.  Son genou est sorti, il est à bout, et il est en larmes, je lui dit quelques mots encourageants, le félicite et lui dit que c’est très bien ce qu’il fait, mais qu’il ne faut rien lâcher, y aller tranquille. Il m’annonce qu’il a rendu son dossard et que c’est fini, il me rejoint à l’arrivée.   Je lui dit que moi ça va pas trop mal, et qu’il me reste 6 km à faire.

J’avoue que là, ça m’a fait un truc cette nouvelle, j’étais vraiment déçu pour lui, et du coup je me dois d’y arriver. Christophe est toujours en course pour boucler la 6000D.

*Bon, je rencontre un couple de marmottes, c’est tout mignon, je leur dit que le calme va bientôt revenir dans leur beau jardin, qu’il ne doit pas rester énormément de monde derrière moi, on « check » et je repars.

Km 22 – On y est dans la dernière bosse, sentier monotrace, la vue est belle, les crampes se font de plus en plus joueuses, mais elles ne se sont pas encore mises d’accord pour savoir laquelle allait remporter le jackpot.

Km 23,5 – Et la gagnante est le mollet gauche, crampe foudroyante qui ma stoppé net dans mon élan, mon nouveau copain Jérôme, le mangeur de pizza, m’a vu en perdition appuyer en vrac sur un rocher et m’a soulagé la douleur, aidé par un autre coureur.  J’ai pas relevé son dossard, mais merci à eux deux d’avoir pris deux minutes pour me soulager (attention, pas de déformation de mes propos svp, je souffre à cet instant !).

Km 24 – 4h30, le pierrier, horrible, c’est pentu, plein de cailloux, ça grimpe, non mais là CA GRIMPE  et ça n’en fini pas, et le sommet est encore loin, j’ai envie de pleurer.

Km 25, je rattrape Morgane n°3668, Finisher en 5H30.

Elle est à bout de force ou pas très loin, elle me dit courir que depuis deux mois, et que c’est son premier trail, décidément ça fait beaucoup de novices sur ce trail quand même difficile. Je la motive, lui dit que les bâtons faut y appuyer dessus et pas juste les promener, de lever la tête aussi, bref je la motive comme je peux, je la suis de près et lui donne un rythme, et quand elle ralentit, je la menace de lui piquer les fesses avec mes bâtons.

Km 25 – Voilà on est en haut, contrôle de passage, et Noémie et Camille attendent Morgane, elles repartent à leur rythme de gazelle en descente, ca descend vite les filles.

Km 26,7 -  Je retrouve Morgane, aller on se remotive et on finit tranquillement cette longue descente, le plus dur est derrière nous maintenant.

Km 27 – On arrive à Belle Plagne, Thomas est là ; Gopro allumée, il m’encourage, il a l’air bien, il commence à trottiner avec nous, et d’un coup j’entends deux énooooormes CLAC CLAC, et je te vois mon Thomas partir tel un chasseur zéro touché en pleine bataille aérienne, aller s’écraser au sol.

Ca m’a choqué ce bruit, sérieux, je lui dit de rester là, et on continue notre descente.

Km 28 – On récupère Camille et nous voilà dans la dernière ligne droite en vue de l’arche d’arrivée.

Km 28,4 – Il y a du monde, on est encouragé, félicité, appelé, bref il règne une belle ambiance.

Je laisse filer les filles

et passe l’arrivée en 5h30,08 et mince, 8 secondes de trop !

Je « check » les deux petites à l’arrivée, les félicite

puis retrouve Claire et Joël.

Je suis super heureux, déjà par mon chrono, j’avais en tête de faire au moins 6h.

Je finis en assez bonne forme, pas de grosse douleur, je ne boîte pas non plus, je suis sur un nuage, quel magnifique parcours, on en a pris plein les yeux, les cuisses et les mollets aussi.

Direction le ravito pour boire un verre et trinquer avec Morgane, puis je vais récupérer le teeshirt de Finisher, mon premier.

Thomas fini par nous rejoindre.

Quelle journée !

On reste sur place car on attend le passage de Christophe qui ne devrait pas tarder à débouler. Il commence à faire froid, le temps se couvre et il recommence à pleuvoir.

30 minutes après il arrive, quel show man, il est infernal, il fait la bise au clown, fait  une petite danse, et nous gratifie d’une belle figure à son passage, il est énoooorme, il paraît même assez frais physiquement.

Bon voilà pour ce trail, putain quel pied, je suis sur un nuage, j’ai la banane, fatigué, mais tellement heureux d’être là en forme.

 

Direction l’appart pour se doucher, puis on va rejoindre l’arrivée de la 6000D à Aime pour accueillir Christophe.

Il nous fera une arrivée grandiose, et en tong svp !

Je vous laisserai découvrir ce grand moment sur le film.

Grand merci à l’organisation et aux bénévoles très nombreux et super accueillants.

Un parcours magnifique, un balisage parfait.

Merci à Claire et Joël, pour leur disponibilité et leur accueil aussi.

Merci à mes compagnons de route cités plus haut, pour avoir fait quelques mètres avec moi.

Retour sur cette histoire de patch !! Faut y voir quoi ? Ca fonctionne ou pas ? C’est très certainement un effet placebo, il n’empêche que j’ai super bien fini ce trail, un des rares que je ne termine pas totalement déglingué, alors pour moi je dis oui ça fonctionne !

On terminera cette belle journée par une soirée entre finishers, tous recouverts de notre maillot, une bonne bière, une pizza et pour clôturer en beauté, on se finira à la rhumerie.

Une bien belle course à refaire, et pourquoi pas tenter la 6000D ?

A suivre…

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